Loin de rassembler, la tenue des Jeux olympiques divise l’archipel nippon. Deux tiers des Japonais demandent un report ou l’annulation de l’événement sportif…
Les calicots de carton sont un peu fatigués, mais la conviction des opposants aux Jeux olympiques de Tokyo reste ancrée. Comme tous les vendredis depuis des mois, une trentaine de militants de Hangorin no kai (« Association d’opposition aux JO ») et d’Okotowalink (« Non merci, pas de JO ») se sont retrouvés, le 11 juin, devant la masse de béton du Harumi Island Triton Square qui abrite le comité d’organisation de Tokyo 2020, à deux pas du village olympique.
« Annulez les JO », « Protégez les vies », lit-on sur les panneaux brandis par les manifestants qui font face à une soixantaine de policiers. « Ce système est complètement perverti par l’argent. Il n’y a rien de démocratique », tempête Yuka Ishibashi, une infirmière trentenaire.
« Que peut-on faire pour les arrêter ? s’interroge l’artiste et militante Misako Ichimura. Il y a une pandémie, une explosion du nombre de SDF à cause de la crise économique mais la course aux médailles a la priorité sur la vie des gens. » Mme Ichimura manifeste contre les JO depuis 2013, quand le premier ministre de l’époque, Shinzo Abe (2012-2020), a obtenu l’organisation des Jeux pour Tokyo en 2020. Ils devraient se dérouler du 23 juillet au 8 août.
Source :Lemonde